samedi 4 mars 2017

LIVRE : Bernard O'CONNOR, AGENTS FRANCAISES (Mots-clés : SOE, seconde guerre mondiale, merlinettes, VFFL, France libre, Françaises libres, BCRA)


Auteur prolifique s’il en est, Bernard O’Connor a orienté le fruit de ses recherches et de ses travaux vers la guerre secrète menée par les alliés durant la seconde guerre mondiale, tout particulièrement le SOE (Special Operations Executives). Si le SOE Britannique est la base de son travail, il n'a omis d'aborder les sections mises sur pied par le SOE pour les forces en exile des pays occupés par les Allemands et les Italiens, comme la France, les pays scandinaves, la Pologne, etc. Mais aussi l'Espagne et l'Italie.



Son dernier opus Agents Françaises est un livre a signalé bien qu’il pèche par quelques faiblesses : barrière de la langue qui ne lui aura permis d’aller plus loin dans ses investigations ; barrière géographique aussi, en n’ayant eu la possibilité de rencontrer les familles des femmes et jeunes femmes parachutées entre 1941 et 1944 en France. Pour autant, le livre s’articule de manière cohérente en posant les grandes lignes du déroulé chronologique des faits tout en donnant nombre de détails sur divers éléments incontournables pour appréhender le parcours de guerre de ces 36 françaises parachutées en France : SOE, BCRA, Volontaires françaises de la France libre, l'entrainement, les Merlinettes, etc. Quelques-unes des 36 figures présentées individuellement, et chronologiquement à leurs parachutages, dans le livre, nous sont connues grâce aux mémoires qu’elles ont publiés, nous pensons à Jeanne Bohec ou Marie Chamming's ou aux ouvrages que des auteurs inspirés ont réalisés sur elles, nous pensons encore à Corinna Von List.

Nous remercions Bernard O’Connor d’avoir trouvé le temps de répondre à quelques-unes de nos questions et ainsi de nous faire comprendre ce qui a motivé la réalisation de cet ouvrage qui, précisons-le, est unique en son genre.

Un travail qui ne peut-être passé sous silence, qui donnera bien des pistes aux chercheurs tout comme une compréhension générale et contextuelle d’un sujet encore bien peu maîtrisé.




Pouvez-vous vous présenter, vos travaux, vos centres d'intérêt ?
J'ai enseigné l'histoire, la géographie, la religion, l'informatique, la citoyenneté et l'anglais en Europe, à Taiwan, en Chine et en Australie et j'ai des intérêts dans la géologie, l'anthropologie, l'archéologie, l'histoire locale, l'extinction des dinosaures, l'industrie de la coprolithe, les services de renseignement de l'URSS, du Royaume-Uni de Grande Bretagne, de la France et leurs opérations secrètes, en particulier le sabotage.

D'où vous vient cet intérêt pour la guerre secrète au cours de la seconde guerre mondiale ?

Je vis à quelques kilomètres de Tempsford, un terrain d'aviation top secret de la RAF à environ 80 km au nord de Londres, à mi-chemin entre Cambridge et Bedford. J'ai étudié le rôle du SOE et des SAS pendant la seconde guerre mondiale qui organisaient des mouvements de résistance dans les territoires occupés, tout en infiltrant et exfiltrant des agents secrets. J'ai publié de nombreux ouvrages sur l'aérodrome de Tempsford, le rôle de l'armée de l'air américaine, des agents soviétiques infiltrés par les Britanniques en Europe, les opérations de sabotage menées par
SOE en Norvège, au Danemark, en Hollande, en Belgique et en France. Y compris les actions de chantage et comme autre pays la Grèce. J'ai également étudié le rôle des femmes impliquées sur l'aérodrome, en particulier les femmes agents, et j'ai écrit plusieurs romans, biographies et récits de leurs expériences en Europe occupée.

Pourquoi un ouvrage sur les agents Françaises ?

Ayant publié un compte rendu des agents féminins britanniques, américains et australiens, je savais que peu de choses avaient été publiées sur les femmes françaises. J'ai entrepris d'utiliser des documents provenant des archives nationales de Kew et d'autres sources pour raconter leurs histoires et faire en sorte que le monde n'oublie pas le rôle qu'elles ont joué dans la libération de la France.



Quels obstacles avez-vous rencontrés lors de vos recherches ?

Ne parlant pas couramment le français ou n'étant pas en mesure de le lire bien, j'étais limité aux rapports britanniques relatant leurs faits et aux traductions google des pages françaises du net. N'ayant trouvé trace de leurs familles ou descendants, j'ai peu d'informations sur leur vie d'avant-guerre.

Vous parlez de 36 françaises, mais certaines, non présentes dans le livre, sont-elles encore à découvrir ?

Je soupçonne que le MI6 a infiltré un certain nombre de femmes francophones pour «collaborer horizontalement» avec les Allemands et leurs dossiers ne sont pas et ne seront probablement jamais disponibles pour le grand public.

Quelles figures sont les plus intéressantes à vos yeux ?

J'étais particulièrement intéressé par ces femmes qui ont reçu une formation de sabotage et qui ont entrepris des opérations dangereuses en France, comme les Merlinettes, opératrices envoyées en France avant et après le jour J.

L'absence d'archives familiales est sans doute l'une des faiblesses de votre livre ?

Je suis d'accord, mais mon français est limité et j'ai rencontré bien des difficultés à localiser les familles de ces 36 femmes et jeunes femmes.

D'autres pays européens ont-ils de pareilles figures féminines ?

Six femmes ont été envoyées à la fois en Hollande et en Belgique, pour lesquelles j'ai effectué des recherches et publié une étude de leurs parcours.
Les deux seuls ouvrages sur le  sujet sont l'oeuvre d'étrangers, vous et une allemande, pensez-vous qu'il y a une raison à cela ?

Je ne connais pas le chercheur allemand. Beaucoup de livres ont été écrits par des femmes et des hommes sur les agents, y compris les femmes, mais ayant fait des recherches sur l'aérodrome et les SOE, j'ai estimé que mes recherches méritaient d'être mises à la disposition du grand public.

Avez-vous un message à passer dans le cadre de vos recherches ?

Ma recherche a été fascinante et très enrichissante, en grande partie grâce au confort de mon fauteuil associé à mon ordinateur portable. Ayant accès à internet en haut débit, j'ai pu rechercher des sites Web pertinents, transcrire des documents, localiser et acheter des livres, télécharger des fichiers venant des archives nationales et communiquer avec des personnes du monde entier intéressées par le SOE. Certains m'ont envoyé des documents de leurs archives et ont répondu à mes nombreuses questions. Parfois, je suis allé à Kew pour photographier des documents. N'importe qui peut entreprendre des recherches similaires ; à condition d'avoir beaucoup de temps mais aussi d'être capable d'avoir une bonne cadence de frappe - à moins d'avoir accès à une technologie qui transcrit ce que vous dictez oralement.

Bernard O'Connor





Il peut être obtenu à partir de:
 http://www.lulu.com/content/paperback-book/agents-fran%c3%a7aises/18967228
La version EBook ne comprend pas les illustrations.
 http://www.lulu.com/content/e-book/agents-fran%c3%a7aises/18968944
Des copies signées sont disponibles auprès de Bernard O'Connor 

fquirk202@aol.com