dimanche 24 novembre 2013

Livre : FRANCK et MICHELE JOUVE, La Vraie histoire des femmes de 14-18 (Mots-clés : Grande Guerre, première guerre mondiale, marraines, infirmières, artistes, écrivains, héroïnes)


"Où sont les femmes... ?". Oui, où sont les femmes ? Du moins, quelles femmes. Au travers de ces 144 pages en couleurs, Franck et Michèle Jouve ouvrent la porte aux femmes de la Grande Guerre. Le titre, alléchant, La Vraie histoire des femmes, 14-18, laisse entendre une histoire nouvelle, lavée de ses idées fausses, des erreurs passées, déterminée à dire la vérité. Qu'en est-il ?



Dès les premières pages, nous entrons dans le vif du sujet comme dans du beurre sans aucune préface introductive. Les 11 chapitres s'égrènent ainsi sans réelle jointure : Les femmes témoins, Les pionnières et visionnaires, Hommage aux héroïnes, etc. On ne sait si les femmes honorées sont les Françaises ou les Européennes, même si l'élément français prédomine. Cette réflexion n'est pas anodine, car les enjeux et les implications ne peuvent se mélanger d'une nation à l'autre. De la femme russe, à la femme belge, en passant par l'allemande, la serbe, la britannique ou la française, des destinées variées propres au foyer national, à l'héritage social, au statut des femmes, à la situation géographique du temps de guerre, etc. modèlent l'engagement.

Les sujets abordés : héroïnes, espionnes, infirmières, écrivains, artistes sont, certes, pour quelques-uns, les figures emblématiques incontournables de la femme de la Grande Guerre, particulièrement les infirmières et plus anecdotiquement les héroïnes. Selon nous, la guerre a créé, chez les femmes, de nouvelles catégories sociales, augmenté et renouvelé les effectifs dans d'autres milieux : infirmières, prostituées, veuves de guerre, marraines de guerre, ouvrières, paysannes, ainsi que toutes ces femmes qui ont remplacé les hommes mobilisés (transports, administrations, etc.), "voilà l'ami camarade !" oserions-nous dire. De cet ensemble, compact, varié, si dissemblable, sont sorties quelques héroïnes et martyres. Le dernier chapitre (En poste sur tous les fronts) laisse à penser un sot dans cette recomposition sociale, mais il n'en est rien. Il se résume en des photos (intéressantes) mais pas étayées par un texte explicatif, si ce ne sont des légendes très convenues. Les ouvrières, les veuves et les prostituées sont les grandes absentes.



La littérature sur les femmes de la Grande Guerre est bien trop marquée par les sciences sociales au détriment d'une histoire du réel et du vécu. Trop souvent l'engagement féminin se résume en des figures choisies avec les yeux d'aujourd'hui, en des rapports hommes/femmes dans une guerre larvée des sexes et en des bizarreries de "genre". La littérature sur la Grande Guerre des femmes publiée depuis les années 1990 en est symptomatique. Elle répond à des attentes, non à des faits, et encore moins à des réalités. Constat : une histoire féministe et de lutte sociale plutôt qu'une histoire des femmes.

L'ouvrage finit sur une phrase de Gustave Lebon "La guerre aura plus fait pour l'indépendance des femmes que toutes les élucubrations féministes pendant cinquante ans." Ce dernier devait ignorer l'engagement patriotique des féministes réformistes pendant la guerre ; un travail important qui permit de placer les femmes, de mettre en place un soutien social aux ouvrières, de créer les premières conductrices militarisées aux armées, d'aider les femmes démunies, etc. Le changement ne vint pas non plus avec la victoire puisqu'il était amorcé dès avant la guerre qui d'ailleurs ne fut nullement émancipatrice comme on aime à le dire.

Qui aime bien chatie bien dit-on. Malgré ces lignes, nous reconnaissons l'intérêt de chapitres comme Les marraines de guerre ; Les femmes à la page ; Les femmes sur scène ; les Figures sacrées et profanes, comme les fameux porte-bonheur en laine, Nenette, Rintintin et leur enfant Radadou. L'iconographie se fortifie des milliers de visuels existant sur les femmes de la Grande Guerre. Nous déplorons cependant que des photos d'infirmières allemandes ou britanniques illustrent l'effort de guerre des infirmières Françaises de la Croix-Rouge.

Somme toute, un beau livre pour les fêtes.

Franck et Michèle Jouve, La Vraie histoire des Françaises, Chronique éditions, 2013

vendredi 15 novembre 2013

Conférence : Les femmes en Résistance en région Centre


L'ÉRIL participe aux Salons de l'Histoire du Lycée Choiseul de Tours.

A ce titre une conférence sur le thème "Les femmes en Résistance en région Centre" est donnée le vendredi 22 novembre à 09h30.

Elle se déroule au salon Madame de Pompadour.au lycée Choiseul.